7 Tendances pour les murs rideaux à surveiller en 2022

Au sortir de deux ans de pandémie, l'industrie du verre et du vitrage a de bonnes raisons d'être optimiste.

Mais cet avenir favorable s’annonce plein de défis. Les professionnels du verre et du vitrage devront en tenir compte dans leurs décisions pour pouvoir continuer à faire croître leur entreprise de manière rentable.

De plus, certaines des tendances futures de l’enveloppe des bâtiments mentionnées ici risquent fort de se faire sentir bien au-delà de la pandémie.

1. SOLIDIFIER LA CHAÎNE D'APPROVISIONNEMENT MONDIALE PRENDRA DU TEMPS

Tout le monde aimerait savoir quand la chaîne d'approvisionnement reviendra à la normale.

Difficile de le prédire, surtout quand on comprend comment la crise a commencé.

En 2020, lorsque la pandémie a frappé et que les entreprises du monde entier ont cessé leur production, la demande des consommateurs n'a pas diminué. Contre toute attente, elle s’est tout simplement matérialisée ailleurs. Les consommateurs se sont, dans un premier temps, rués sur les équipements de protection individuelle (EPI), puis sur d’autres biens de consommation, grâce aux programmes gouvernementaux de relance économique dont ils ont bénéficié.

Par la suite, à mesure que la demande augmentait, les conteneurs se sont faits très rares. Leur coût a décuplé. Certaines entreprises ont réussi à débarquer leurs marchandises des portes-containeurs bloqués dans les ports surachalandés. Elles se sont alors heurtées à un autre problème : la pénurie de camionneurs. À ce stade, tous les secteurs ont subi d’une manière ou d’une autre l'effet domino de ces pénuries et retards de livraison.

La tendance va-t-elle s'inverser en 2022? Cela risque de prendre du temps. Les entreprises et les consommateurs ont réagi en stockant tout ce qu'ils pouvaient trouver, ce qui ne fait qu’amplifier les perturbations de la chaîne d'approvisionnement.

2. LA CROISSANCE EST DE RETOUR MALGRÉ LA MONTÉE DE L'INFLATION

En 2021, l'économie mondiale s'est redressée. D’ailleurs, le Fonds Monétaire International estime que la croissance devrait se poursuivre pour atteindre 4,4 % en 2022.

Le secteur du verre et du vitrage s’est tranquillement remis de la pandémie. Il devrait donc amorcer en 2022 une phase de croissance plus régulière. Les rénovations d’immeubles ainsi que la construction d'entrepôts et l’émergence d'autres projets non résidentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation, y joueront pour beaucoup (source).

Les pressions inflationnistes actuelles sont en partie transitoires dans la mesure où elles sont surtout dues à la flambée des prix de l'énergie et aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement.

Cependant, l'inflation demeure une préoccupation légitime. Elle risque d’ailleurs de ne pas être maîtrisée avant le début de 2023.

3. L'AUGMENTATION DE LA PRODUCTIVITÉ EST UNE PRIORITÉ ABSOLUE

Le remplacement du nombre croissant de travailleurs partis en retraite était un défi bien avant la COVID-19. Tout indique que la pénurie de main-d'œuvre est un problème systémique qui perdurera probablement pendant les années à venir. De même le télétravail est là pour rester.

Il faut donc s’attendre à ce que les entreprises de l'industrie du verre et du vitrage continuent d'investir dans la technologie et l'automatisation des processus. Cette stratégie a le double avantage d'améliorer la productivité et d'attirer une main-d'œuvre plus jeune désireuse de travailler pour les entreprises qui utilisent les derniers logiciels BIM (Building Information Modeling), des solutions d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique (machine learning) et les technologies les plus avancées en matière de vitrage.

4. UN PAS DE PLUS VERS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

L'évolution des concepts architecturaux, des normes de construction écologiques et l'utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement montrent bien que les pressions exercées par les gouvernements, les propriétaires d’immeubles et les défenseurs du développement durable commencent à porter fruit. L’objectif étant de réduire l'empreinte carbone des bâtiments, voir même de restaurer les écosystèmes endommagés grâce à l’architecture régénérative.

Les changements climatiques sont en train de révolutionner l’architecture, la construction et la rénovation des bâtiments. De plus, les partenariats gouvernementaux, tels que la récente coalition Building Performance Standards (BPS) de l'administration Biden, continueront d'encourager la modernisation des bâtiments existants pour les rendre plus écoénergétiques.

C'est une excellente nouvelle pour l'industrie du verre et du vitrage, en particulier pour les entreprises qui ont développé une expertise dans le domaine de la rénovation ou de la conception solaire passive. Convaincues que le vitrage photovoltaïque est promis à un bel avenir, les entreprises Canadian Premium Sand et NSG group ont récemment augmenté leurs capacités de production dans ce domaine.

Ceci étant dit, certaines entreprises commencent à envisager la question du développement durable de manière plus globale, et pas seulement pour faire plaisir aux clients. L’industrie du verre et du vitrage réalise qu’elle a un rôle à jouer, car nos besoins économiques, sociaux et environnementaux sont interdépendants.

Dès lors, les fabricants de murs rideaux et d’autres systèmes de vitrage devront décider s’ils veulent se tourner vers des procédés de fabrication plus écologiques pour réduire l’empreinte carbone de leur usine ou s'approvisionner auprès de fournisseurs qui répondent à des exigences éthiques. Cela peut aussi prendre la forme d’une réduction des déchets de construction ou d’une implication dans des projets qui visent à offrir des logements plus propres, plus sains et plus abordables pour faire progresser l'équité sociale.

5. PLACE À LA LUMIÈRE NATURELLE

La tendance de la construction durable s’accompagne du même coup d’une forte demande pour des bâtiments qui laissent entrer la lumière naturelle pour la santé et le bien-être des occupants.

Plusieurs études ont démontré que les constructions offrant une abondance de lumière naturelle et des vues sur la nature sont bénéfiques pour la santé et la performance au travail. C'est aussi ce qui explique l’engouement pour les panneaux de verre de taille jumbo.

Si la tendance à l'équité sociale persiste, il n’est pas impossible qu’un jour les immeubles se voient imposer des normes relatives à cet égard.

En attendant, les architectes, les fabricants et autres professionnels de l’industrie du verre et du vitrage doivent garder un œil sur les progrès de la technologie antireflet et des revêtements à faible émissivité pour minimiser l'éblouissement et les pertes énergétiques. D’ailleurs, les systèmes de façade qui utilisent des capteurs automatiques pour ajuster la teinte des vitrages de manière optimale donnent un aperçu de ce qu’il est possible de faire.

Cependant, si l’objectif est d’encourager la construction de bâtiments qui laissent pénétrer la lumière naturelle, les milieux industriels devront mieux communiquer aux propriétaires d’immeubles les avantages financiers de ce type d’investissement.

6. REPOUSSER LES LIMITES DU DESIGN AVEC LES PANNEAUX DE TAILLE SUPER JUMBO

La construction de bâtiments emblématiques pourvus de grandes baies vitrées bat son plein.

Récemment, la firme Tianjin NorthGlass a même établi un nouveau record du monde Guinness pour la fabrication d’un panneau en verre trempé de 50 869 mètres carrés pour la tour financière Taikang à Pékin.

Fabriquer des vitrages surdimensionnés n’est pas une mince affaire. Ils ne peuvent maintenir leur niveau d’efficacité énergétique que s’ils répondent à des exigences techniques très strictes.

Et même si la qualité du verre est exceptionnelle, encore faut-il qu’ils soient installés correctement.

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7. PERFORMANCE THERMIQUE: LE DIFFICILE ÉQUILIBRE

Le développement durable gagne du terrain. L’augmentation de la demande pour les bâtiments à haute efficacité énergétique—idéalement des bâtiments nets zéro ou même nets positifs—ne surprendra personne. Elle stimule aussi les projets de rénovation thermique du parc immobilier existant.

Comme la façade représente plus de 50 % de la consommation d'énergie d'un bâtiment, beaucoup d’efforts ont été investis au fil des ans pour optimiser l’efficacité énergétique des enveloppes, favoriser la lumière et la ventilation naturelles, utiliser le chauffage solaire passif et installer des systèmes de protection et de contrôle solaire.

Le fait est que les systèmes exploitant les technologies à barrière thermique, tels que le verre à faible émissivité ou le vitrage isolé sous vide (VIG), existent depuis des années. Cependant, leur utilisation n’est pas encore largement répandue. Ce ne sont pas les innovations qui manquent, mais pour qu’elles aient une véritable incidence sur le changement climatique, il faudrait se pencher sur ce qui freine leur adoption, notamment les défis au niveau de la rentabilité et les règlements énergétiques trop permissifs.

En outre, il est indéniable que l'amélioration de l’efficacité énergétique du vitrage commercial nécessite que tous les intervenants—vitriers, fournisseurs de composants, concepteurs et fabricants de cadres—travaillent en étroite collaboration. Sans quoi l’efficacité des innovations apportées au niveau de la conception et de la fabrication des murs rideaux risque d’être inversement proportionnelle.

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Les tendances en matière de développement durable, d'éclairage naturel, de panneaux de taille jumbo et d’efficacité énergétique sont indéniablement liées. En 2022, le grand défi sera de voir comment elles évoluent sans se nuire mutuellement. Le triple ou le quadruple vitrage permettent d’améliorer le confort thermique des occupants tout en laissant entrer la lumière naturelle, mais leur empreinte carbone est plus élevée. Il faut donc bien peser les avantages et désavantages d’y avoir recours dans une perspective de développement durable.

CONCLUSION

Il peut être tentant d'attendre que la tempête soit passée, mais les professionnels du verre et du vitrage devraient voir ces tendances comme une occasion d'améliorer leurs opérations.

Il n'est jamais facile de prendre de prendre des décisions judicieuses en matière d’investissement, d'approvisionnement ou d'embauche. Il y a toujours un risque. Mais le coût de l'inaction est souvent plus élevé.

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